Les piliers de la productivité
J’avoue avoir beaucoup hésité avant de mettre en ligne cet article, qui était en cours de finalisation avant les récents événements liés au Covid-19. Pourtant cette période atypique et hors du temps (du moins pour celles et ceux d’entre nous qui ne sont pas sur le front) est peut-être l’opportunité de mener une réflexion de fond sur la manière dont nous organisons nos vies au quotidien. Nous devrons sans doute réévaluer nos besoins et redéfinir nos priorités. Si cet article peut modestement contribuer à cette réflexion, j’aurai rempli la mission que je me suis donnée avec ce blog.
Qu’est-ce qui nous rend réellement productifs ? Pourquoi sommes-nous enclins à la procrastination ? Quelles planètes faut-il aligner pour atteindre le flow, cet état de concentration ultime où seule la tâche devant nous importe et tout le reste est à l’arrière-plan ?
Cela fait un bon moment que ces questions me passionnent. Je partage dans ce billet l’état actuel de ma réflexion sur le sujet.

Selon moi, la productivité va au-delà d’une bonne organisation ou d’une gestion du temps optimale. Celles-ci contribuent à l’optimiser, sans doute. Mais toutes les astuces de life hacking ne seront jamais efficaces qu’à court terme si les fondamentaux ne sont pas respectés. C’est un peu comme prendre un anti-douleur quand on a une jambe cassée. Ou récolter l’eau d’une fuite avec des seaux sans jamais la réparer. Bref, c’est du rafistolage.
Je propose donc de creuser un peu plus loin, en explorant trois ingrédients qui sont selon moi la clé d’une productivité à long terme : l’hygiène de vie, l’équilibre et le sens.
1. L’hygiène de vie
Qui veut voyager loin ménage sa monture. Et la monture, en l’occurrence, c’est le corps et le mental. Si on voit la productivité comme un marathon et non un sprint, avoir une bonne hygiène de vie est essentiel pour tenir sereinement le rythme sur la longue durée.
L’hygiène de vie repose sur trois éléments (oui j’aime les triptyques, pardon pour la déformation professionnelle) : le sommeil, l’alimentation et l’activité physique.
Le sommeil
Sérieusement, le sommeil, et encore plus le sommeil de qualité, c’est le nerf de la guerre. Le temps que l’on passe à dormir permet de récupérer sur le plan physique et mental. La privation de sommeil, par contre, a des conséquences sur la mémoire, la concentration, les capacités de réaction, mais aussi l’humeur et le poids. Elle a également un impact sur la santé de manière générale puisqu’elle favorise les risques de cancer, de diabète, de maladies cardio-vasculaires… Ai-je besoin d’en dire plus ?

Même si certaines personnes fonctionnent parfaitement bien avec quatre heures de sommeil par nuit, la plupart des gens ont tout de même besoin d’une moyenne de sept à huit heures (même si cette durée varie d’un individu à l’autre). Or, d’après un dossier publié par l’INSERM en 2017, les Français dorment en moyenne 1h30 de moins qu’il y a 50 ans et 45 % des personnes de 25 à 45 ans considèrent qu’elles manquent de sommeil.
Ce manque global de sommeil doit probablement être imputé à l’accélération des rythmes de vie, à l’innovation technologique et à l’hyper-connectivité. L’invention de l’électricité nous a permis de veiller plus longtemps. La lumière bleue des écrans perturbe l’endormissement. Surtout, les gens ont en permanence l’impression de manquer de temps pour tout faire. Il devient alors tentant de rogner un peu sur le temps dédié au repos pour terminer sa todo list.
Par ailleurs, la société valorise énormément les gens qui se lèvent aux aurores. Combien d’articles publiés sur « ces entrepreneurs à succès qui se lèvent à 5h du matin » ? Combien de vidéos YouTube sur le thème « comment le miracle morning a changé ma vie » ? Le miracle morning, ou « matin miraculeux », a été formalisé par un livre à succès de Hal Erold. Cette tendance (dont on ne finit pas d’entendre parler) consiste à se lever plus tôt le matin pour s’adonner à des activités de développement personnel (méditation, sport, lecture, écriture, etc.). Bref, il est question de prendre du temps pour soi avant de commencer sa journée de travail.
L’idée de base n’est pas mauvaise, mais elle renforce la tendance qui considère le sommeil comme du temps perdu. D’autre part elle ne tient absolument pas compte des chronotypes, à savoir si l’on est plutôt lève-tôt ou couche-tard. Combien de personnes se sont donc torturées à se lever à 5 heures du matin en se culpabilisant que ce soit difficile, alors qu’elles sont en réalité plus productives le soir ?
Souvenons-nous que la plupart des livres du genre essaient de vendre comme remède miracle une méthode qui a fonctionné pour une personne. Le rythme actuel de la société est déjà largement modelé sur le rythme des lève-tôt. A contrario, les couche-tard sont facilement perçus comme paresseux et la mode du miracle morning enfonce encore plus le clou.
La qualité et la quantité de sommeil, ainsi que le respect de son chronotype (dans la mesure du possible évidemment) sont donc le point d’attention n°1 si on veut améliorer sa productivité pendant la journée.
L’alimentation
L’alimentation a un rôle fondamental sur la santé à long terme, c’est bien connu. Mais on est peut-être moins conscient de son impact sur l’énergie au quotidien et le bon fonctionnement du cerveau.
Encore faut-il définir en quoi ça consiste de « bien manger ». Le problème, c’est qu’en matière de nutrition il est difficile de savoir à quel saint se vouer tant les sons de cloche et les tendances éphémères sont nombreuses. Entre le régime paléo ou cétogène (basé sur les protéines animales), le « starch solution » (basé sur les glucides), mais aussi le sans-gluten, le méditerranéen… bref, on entend un peu tout et son contraire.
Je m’intéresse à la nutrition depuis suffisamment longtemps, notamment via mon autre blog sur l’alimentation végétale, pour savoir qu’il est extrêmement difficile de démêler le vrai du faux et de faire des généralisations. Ce qui fonctionne pour une personne pourrait ne pas fonctionner pour une autre, en fonction des sensibilités, constitutions et intolérances individuelles.
Je me garderai donc bien de donner des conseils en la matière, en dehors des grands principes : éviter les produits industriels, manger des légumes en abondance, favoriser les graisses de qualité et limiter les sucres, en particulier le matin pour éviter les coups de barre. Et surtout, écouter son corps et sa faim, c’est primordial. Ensuite, c’est à chacune et chacun d’expérimenter et de trouver ce qui lui convient. D’ailleurs, se faire accompagner par un (bon) professionnel de santé est toujours une bonne idée si on voit que ça coince quelque part à ce niveau-là.
L’activité physique
Là encore, je pense que les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à démontrer. Une activité régulière permet de prévenir certaines maladies, mais aussi de lutter contre le stress et l’anxiété (qui dira non à ça en ce moment ?), et d’améliorer la qualité du sommeil. Bref, elle nous permet d’être en forme au quotidien et de préserver notre santé sur le long terme.
Tout cela paraît aller de soi. Pourtant, en dépit de toutes les bonnes résolutions de janvier, la pratique d’un sport est encore un point qui fait défaut chez la plupart des gens. Et c’est normal, dans une certaine mesure. Des études montrent que notre cerveau aurait acquis un certain attrait pour la sédentarité au cours de l’évolution. La sédentarité aurait en effet permis d’économiser de l’énergie lorsque les ressources venaient à manquer et donc joué un rôle fondamental dans la survie.
Compréhensible donc, au regard de l’évolution, mais pas inéluctable. On ne doit pas forcément se préparer à courir un marathon pour pratiquer une activité qui soit bénéfique pour la santé. Peu importe tant qu’il s’agit de bouger : que ce soit la marche avec son chien, la course à pied, la natation, le fitness, le yoga, le vélo, la danse… tant qu’elle est pratiquée dans de bonnes conditions et avec un bon encadrement pour éviter les risques de blessure. Trouver un sport qu’on aime pratiquer, qui répond à nos besoins et qui s’intègre bien dans nos emplois du temps, c’est vraiment la clé de la régularité.
Même si les possibilités de faire du sport à l’extérieur sont plus limitées en ce moments, les solutions pour bouger en restant chez soi ne manquent pas avec les programmes en ligne. Rester actif, évacuer les toxines et libérer de l’endorphine est d’autant plus vital dans ces périodes qui génèrent beaucoup de stress et d’inquiétude.
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On comprend rapidement à quel point la combinaison de ces trois éléments peut facilement enclencher un cercle vertueux… ou vicieux. Grâce à un sommeil de qualité, on est en forme pour s’entraîner et on évite les fringales. Quand on pratique une activité physique régulière, on dort mieux et on a tendance à adopter une alimentation plus saine. Et enfin, bien manger signifie plus d’énergie pour faire du sport et moins de problèmes de digestion susceptibles d’avoir un impact négatif sur le sommeil. À l’inverse, si on dort mal, on compense par le sucre, on est moins en forme pour faire du sport, et du coup on dort mal. Et bien sûr, notre acuité mentale en souffre et on perd en productivité. La boucle est bouclée.
2. L’équilibre
Si définir l’hygiène de vie reste relativement simple, définir la notion d’équilibre est plus complexe, tant elle est susceptible de varier d’une personne à l’autre. De mon point de vue, l’équilibre passe forcément par une bonne hygiène de vie, sans pourtant s’y résumer. Il va aussi bien au-delà de la simple délimitation entre « vie professionnelle » et « vie privée ». Soit dit en passant, cette frontière devient de plus en plus fictive tant la charge mentale professionnelle nous poursuit de plus en plus en dehors des heures de travail.
Je définirais donc l’équilibre comme l’articulation idéale entre quatre types de temps différents : le temps de travail, le temps de repos, le temps pour les autres et le temps pour soi.

Les deux premiers, je pense, n’ont pas besoin d’être explicités.
Le temps pour les autres comprend évidemment les moments que l’on consacre à sa famille et à ses proches. Mais j’y inclus aussi toute contribution envers la société effectuée en dehors du temps de travail, par exemple par du bénévolat. La popularité actuelle du développement personnel, qui met en avant toute une panoplie d’activités « pour se recentrer », pourrait parfois nous faire oublier que nous sommes par essence des « animaux sociaux », pour reprendre la formule d’Aristote.
Que l’on soit extraverti ou introverti, le contact avec les autres peut être source d’une grande satisfaction. Selon Cal Newport, auteur du livre « Digital Minimalism », les interactions riches, en face à face, amènent notre cerveau à traiter de manière simultanée un grand nombre d’informations, afin d’interpréter une conversation, un langage non verbal et un contexte. C’est d’ailleurs en cette période particulière, où l’on est privé de la plupart de nos liens sociaux habituels, qu’un tel constat nous apparaît le plus évident. Les technologies peuvent pallier en partie ce manque, pour autant qu’on ne se contente pas de « liker » des publications sur les réseaux sociaux.
Enfin, si le « temps pour soi » évoque spontanément des activités relaxantes telles que massage, méditation ou yoga, ce n’en est pourtant qu’une facette. J’inclus en réalité dans ce « temps pour soi » toutes les activités qui nous aident à nous ressourcer et à nous épanouir en dehors du temps de travail. La lecture d’un livre enrichissant ou distrayant, la réalisation d’une activité manuelle (jardinage, tricot, bricolage), l’apprentissage d’une langue, le dessin, la résolution d’une énigme, etc.
Or, à force de se focaliser sur la productivité à tout prix, on pourrait prendre le risque de passer à côté de ce temps pour soi, de ces activités a priori « non rentables », qui sont pourtant une source inépuisable de créativité. Cette réflexion m’amène d’ailleurs à introduire une notion qui me tient à cœur, celle de « vide fertile ».
Le vide fertile
J’ai découvert le concept de « vide fertile » lors d’un programme de reconversion professionnelle proposé par Switch Collective, qui donne une foule de pistes pour réinterroger sa vision du travail. La notion, issue à l’origine de la Gestalt-thérapie, y était introduite par le biais d’une présentation TED de Stefan Sagmeister.
Ce designer graphique y explique qu’il a pris la décision de fermer son agence de New York à intervalles réguliers, afin de s’octroyer ainsi qu’à son équipe une année sabbatique. Voilà bien une idée incongrue, dans une société où on survalorise le fait d’être surbooké en permanence. L’objectif ? Recharger sa créativité, trouver d’autres sources d’inspiration à travers le voyage, et donner ainsi une nouvelle originalité à son travail.
Certes, il s’agit d’un privilège et d’un luxe que seul un tout petit nombre de personnes au monde peuvent se permettre. On est loin de la réalité quotidienne de la plupart des gens. Mais le principe même du vide fertile peut parfaitement s’envisager à une moindre échelle : se détacher de son agenda, apprendre à ne rien faire et apprivoiser l’ennui. Car c’est de l’ennui que naît la créativité.
Or, qu’avons-nous encore à l’heure actuelle comme possibilité de nous ennuyer ? Dans son livre Digital Minimalism, Cal Newport consacre un long développement à l’idée de solitude, qu’il définit comme l’état dans lequel notre esprit est dépourvu de tout apport venant de l’extérieur. La solitude est nécessaire selon lui pour nous permettre de résoudre des problèmes complexes et réguler nos émotions. Or, depuis l’invention des smartphones, les moments où nous sommes seul.e.s avec nos pensées ont tendance à disparaître. Il est tentant de se soumettre en permanence à une consommation passive de contenu externe qui nous empêche de développer notre propre créativité.
Stefan Sagmeister propose aussi un changement de paradigme dans la perception du temps qui a profondément résonné chez moi. Aujourd’hui, on est plutôt dans une vision linéaire du temps de vie. L’éducation précède la carrière professionnelle, puis vient le temps de la retraite. Mais si on envisage le temps plutôt de manière cyclique, on pourrait alors imaginer d’introduire des moments de respirations qui viendraient ponctuer des périodes de travail.
Un tel changement de paradigme me semble particulièrement intéressant à l’heure où l’âge de la retraite recule de plus en plus et où les jeunes générations commencent à mettre en doute la possibilité même d’en bénéficier un jour. Est-ce que ça a encore du sens de concevoir sa carrière professionnelle comme un tunnel qui démarre à 25 ans et se termine à 65 ans ? Ne pourrait-on imaginer l’opportunité de pouvoir de temps en temps appuyer sur le bouton pause, pour prendre du temps pour nos familles, pour voyager, pour expérimenter d’autres projets, pour vivre, tout simplement ?
À l’échelle hebdomadaire, également, la réduction du temps de travail pourrait favoriser un meilleur équilibre de vie. Travailler moins résoudrait aussi bien des problèmes : améliorer la santé et limiter les burnouts, pallier la pénurie d’emploi, et même réduire les émissions de CO2.
D’ailleurs, le découpage et la standardisation du temps de travail qui font aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien n’ont pas toujours été de soi. Comme le rappelle David Graeber dans Bullshit Jobs, la notion même de « temps de travail », qui consiste à se faire rémunérer en fonction des heures consacrées à travailler et du non du produit du travail proprement dit, est une innovation de la Révolution industrielle. Mona Chollet, dans Chez soi, note d’ailleurs que si la durée du temps de travail est remise en question de manière périodique, le principe même selon lequel c’est l’horloge, et non la tâche, qui définit le travail semble désormais acquis.
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L’articulation idéale entre le temps de travail, le temps pour les autres, le temps pour soi et le temps de repos ne doit pas nécessairement être du 50/50, ou plutôt du 25/25/25/25 en l’occurrence. Il est propre à chacune et chacun de déterminer où placer les curseurs. L’équilibre est aussi amené à évoluer au cours de la vie. Certains domaines prendront le pas sur les autres à des moments déterminés. Il impose de faire des choix, de renoncer à certains projets ou de les repousser à plus tard, en toute conscience. On peut théoriquement tout faire dans la vie, mais pas tout en même temps.
Enfin, l’équilibre passe aussi de mon point de vue par le respect des différents rythmes : les chronotypes, dont j’ai parlé plus haut, les cycles d’énergie, le cycle féminin, le rythme des saisons. Est-il pertinent, par exemple, d’avoir le plus de congés en été alors que c’est en hiver que nous devrions plutôt ralentir ?
Tendre vers cet équilibre est d’autant plus essentiel qu’on ne peut pas avoir une vision d’ensemble si on est constamment le nez dans le guidon. Il faut savoir prendre des moments pour se poser, prendre du recul, afin de pouvoir ensuite avancer dans la bonne direction.
3. Le sens
« Start with Why » est le titre d’un livre de Simon Sinek qui propose de faire du « pourquoi » le moteur de toutes nos actions. Si la question du sens est fondamentale à la productivité, elle est parfois la plus difficile à élucider.

La quête de sens semble être devenue le nouveau graal du XXIe siècle. De plus en plus de personnes, en recherche de sens dans leur travail, se dirigent vers une reconversion professionnelle parfois radicale. En témoigne la popularité du concept japonais d’ikigaï. Ce terme, que l’on peut transposer par « la raison de se lever le matin », consiste à définir sa mission de vie, à l’intersection entre la passion, la vocation, la mission et la profession.
Il faut dire aussi que l’ambiance de « fin du monde » du moment, entre pandémie, crise des réfugiés et réchauffement climatique, rend la question de la contribution que l’on souhaite apporter au monde d’autant plus urgente.
Qu’une telle quête soit utopique ou non, la perte de sens au travail peut être source d’une grande souffrance professionnelle. De même, l’inadéquation de son travail avec ses valeurs profondes est susceptible de provoquer une dissonance cognitive dont il est difficile de faire abstraction sur le long terme. Dans Bullshit Jobs, David Graeber énumère consciencieusement de multiples exemples de cadres témoignant de l’inutilité complète de leur job et de l’absurdité des tâches auxquelles ils passent leurs journées, et c’est atterrant. On voit donc la question du sens peut nous mener très loin dans la remise en question de notre modèle de société.
Au-delà de la mission de vie, le sens se décline dans toutes les actions qu’on entreprend au quotidien. Garder en tête le « pourquoi » des choses, c’est aussi la meilleure façon de lutter contre la procrastination. Toutes les astuces d’organisation et de gestion du temps ne nous mèneront pas très loin si on n’est pas profondément aligné avec le sens de ce qu’on fait. C’est aussi le sens qui permet de faire le tri, d’évaluer ses priorités en vue de se concentrer sur l’essentiel et éliminer le reste.
Conclusion
Les trois principes qui constituent de mon point de vue les « piliers » de la productivité que sont étroitement interconnectés. Si on a le sens sans avoir l’hygiène de vie et l’équilibre, on va tout droit vers le burnout. Si le sens nous fait défaut, c’est le bore out qui nous guette.
En filigrane, cette réflexion est aussi un appel à réévaluer la place actuelle du travail dans nos vies et son rôle dans la définition de notre identité. Je parle bien sûr du travail en tant qu’activité exercée dans le cadre d’un contrat avec rémunération. Bien d’autres activités non rémunérées n’en sont en effet pas moins utiles à la société. Il me paraît par exemple difficile d’avoir un réel équilibre de vie lorsqu’on passe la majorité de son temps au travail ou dans les transports pour y aller et en revenir. C’est encore un point largement tabou, mais qui commence progressivement à faire son chemin et dont je reparlerai dans d’autres articles.
Au final, la réflexion sur ces trois piliers retranscrit plutôt bien la vision que j’entretiens pour ce blog et ma définition de la productivité. Celle-ci n’est donc pas une fin en soi, mais un moyen pour nous mener à une fin. Et cette fin, il ne tient qu’à nous de la définir.
